Depuis son lancement en 2020, Solar Orbiter a effectué un certain nombre de manœuvres d’assistance gravitationnelle au niveau de la Terre et de Vénus afin de rétrécir progressivement son orbite et de la rapprocher du Soleil, mais il ne s’est jamais approché aussi près d’une planète que le 18 février 2025, à seulement 379 km de Vénus. À titre de comparaison, les astronautes à bord de la Station spatiale internationale gravitent autour de la Terre à une altitude moyenne de 408 km.
« S’approcher aussi près de la planète nous permet d’utiliser sa gravité pour modifier considérablement l’orbite du satellite sans utiliser beaucoup de carburant », explique Julia Schwartz, experte en dynamique des vols à l’ESA. « Les planètes de notre système solaire orbitent autour du Soleil sur un même plan, le plan de l’écliptique. La rencontre d’aujourd’hui avec Vénus utilisera la gravité de la planète pour faire basculer de manière significative l’orbite de Solar Orbiter par rapport à ce plan. Cela permettra à Solar Orbiter d’avoir une bien meilleure vue des régions polaires du Soleil, qui ne peuvent pas être vues depuis le plan de l’écliptique ». Les prochains survols de Vénus, comme celui de décembre 2026, inclineront davantage l’orbite de la sonde et permettront d’obtenir des images à haute résolution de l’ensemble des régions polaires du Soleil.
Passer si près de Vénus représente un certain nombre de défis pour l’équipe du Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) de l’ESA en Allemagne. Des calculs précis et des corrections mineures de la trajectoire ont été nécessaires avant et après le survol pour maintenir le vaisseau spatial sur la bonne voie. Plusieurs parties de l’engin spatial ont connu des hausses de température importantes, mais tous les composants sont restés bien en deçà de leurs limites de conception.
Pendant la manœuvre, les instruments MAG et RPW de Solar Orbiter sont restés allumés pour enregistrer l’environnement magnétique et plasmique de la planète. Les premiers résultats montrent que Solar Orbiter a traversé l’ionosphère de Vénus, qui interagit avec le vent solaire d’une manière unique.
Contact à l’IAS : Frédéric Auchère