Quand

10 février 2025    
12h45 - 13h45

GEOPS
Bât. 504 Rue du Belvédère, Orsay, 91400

par Caroline Thaler (PDG et fondatrice de Bloomineral)

Salle : salle de conférences au deuxième étage du bâtiment 504

Résumé :

Pour éviter les pires impacts du changement climatique, le monde doit atteindre le niveau zéro émission vers le milieu du siècle. Cela signifie deux choses : réduire les émissions mondiales de l’équivalent de dizaines de gigatonnes par an à près de zéro, et éliminer le CO2 de l’atmosphère à l’échelle de plusieurs gigatonnes grâce à des approches CDR (=élimination du dioxyde de carbone) pour compenser les émissions difficiles à réduire. Le dernier rapport du GIEC estime que 5 à 16 gigatonnes de carbone devront être éliminées directement de l’atmosphère chaque année après 2050 pour maintenir l’augmentation de la température mondiale à un niveau aussi proche que possible de 2°C. Atteindre de tels niveaux en quelques décennies seulement est un exploit herculéen et nécessitera de nombreuses approches.

La minéralisation du CO2 combinée à une source d’alcalinité est considérée comme un levier majeur pour lutter contre le changement climatique pour 3 raisons principales : elle nécessite principalement des éléments disponibles en quantités pertinentes, la mesure de l’élimination du CO2 est simple, et la séquestration sous forme de roches assure une permanence maximale. La minéralisation du carbone combinée à l’alcalinité générée par l’altération immobilise naturellement le CO2 et pourrait être développée pour atteindre une élimination du carbone à l’échelle de plusieurs gigatonnes d’ici 2050. Cependant, les opérations de minéralisation du carbone menées par l’homme ont été limitées à ce jour par plusieurs défis majeurs.

Dans ce séminaire, nous verrons comment la minéralisation est associée aux approches CDR en général et pourquoi, dans ce cadre, la biominéralisation est considérée comme un autre outil biotechnologique prometteur qui permettra de relever les défis de la minéralisation en augmentant les taux de réaction, en réduisant les intrants énergétiques, en remplaçant l’utilisation excessive d’eau douce par de l’eau salée et en prévenant les risques de fuite grâce à des concentrations appropriées d’éléments réactifs.

En outre, les carbonates formés par les organismes peuvent être récupérés et modifiés pour servir de nombreux objectifs industriels, ce qui favorise une économie circulaire, réduit encore les émissions et accélère le passage à un monde à faible émission de carbone.